n°99 (septembre-octobre 2007)

Contresens et contretemps

Le 20 mars 2002, à l’issue d’une réunion avec la préfecture de police, nous écrivions: « c’est en fin de séance que les associations ont obtenu deux avancées importantes. Après une âpre discussion, Jean-Paul Proust [[Préfet de Police de paris de l’époque]] a accepté que soient testés des contresens cyclables sans matérialisation lourde (simple bande cyclable) dans les rues de I’”hyper centre” de la capitale. Le premier devrait voir le jour à titre expérimental rue de la Verrerie. Si cette mesure était étendue, elle deviendrait, à n ‘en pas douter, la clé de voûte du nouveau plan vélo parisien. »

Trois ans plus tard, en 2005, nous obtenons une expérimentation de 6 contresens pendant 6 mois. Expérimentation ridiculement conçue car on ne peut jauger de l’efficacité d’une telle mesure sur une si petite échelle (la voirie parisienne représente environ 1700 km dont 40 % sont en sens unique) et ridiculement menée puisque entre la mise en place du premier et du dernier contresens, plus de 7 mois se seront écoulés !

Quatre ans après nos premières espérances promises, victoire ! Le principe de la généralisation des contresens cyclables à Paris est annoncé. Avec des contraintes de stationnement et de largeur minimale de voirie (que ne semblent pas connaître les autres villes où les contresens sont légions) ainsi qu’une période d’attente de 6 mois dans le cas d’une mise en zone 30 (délai dont nous ne comprenons pas la justification réglementaire ; le temps que les automobilistes apprennent à lire les panneaux ?!) Mais bon, faisons contre mauvaise fortune bon coeur. Six mois, c’est vite passé. Seulement voilà, 6 mois après sa mise en sens unique, le contresens de la rue de Lagny n ‘est toujours pas réalisé.

Cinq ans plus tard, dans ce même délai de 6 mois, grâce à une volonté politique et un gros budget, on a installé à Paris 10 000 vélos et leur espace de stationnement, (dans la majorité des cas sur la chaussée, mais pas toujours). Il reste à peu près le même temps pour doubler la mise.

Alors qu’en matière de contresens, il n’est pas besoin de gros budget mais d’une volonté politique forte de la mairie, cinq ans plus tard, nous pouvons compter les dizaines de kilomètres de contresens sur les doigts d’une main.

A l’instar de Vélib puisque Paris veut servir de modèle à sa région, il serait temps que la ville s ‘engage fermement dans une politique cyclable à destination des cyclistes quotidiens que nous sommes, et que le contresens de la rue de la Verrerie (qui n ‘est toujours pas réalisé et où les policiers verbalisent les cyclistes avec constance) en soit enfin un parmi tant d’autres.

Kiki Lambert

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