Paris-Chartres 2ème – 1980

(article paru dans Roue Libre n°1 -novembre 1980-)

Le dimanche 19 octobre 1980, plusieurs centaines de cyclistes, répondant à l’appel du Mouvement de Défense de la Bicyclette, quittèrent Paris depuis la tour Eiffel pour se rendre à Chartres. Le retour devait s’effectuer par le train, le but de l’opération étant d’attirer l’attention générale sur les bienfaits de la combinaison train/vélo.

Un premier Paris-Chartres, tenu l’an passé, était à l’origine des premières mesures prises par la SNCF en faveur des cyclistes : certains trains, sur certaines directions, accordent à présent aux cyclistes d’apporter leurs vélos, gratuitement, à condition de le charger eux-mêmes et seulement en fin de semaine.

La randonnée, qui se déroula dans une ambiance de fête populaire, avait délaissé les grandes nationales. Sur les routes pittoresques mais vallonnées de la vallée de Chevreuse, la file de cyclistes s’étendit parfois sur plusieurs kilomètres mais tous se retrouvaient toujours à l’occasion de quatre arrêts dont le plus beau est à coup sûr l’étang de la Tour qui peu avant Rambouillet accueillit sur ses rives cette foule bigarrée et joyeuse avec orchestre constitué sur place, vendeurs de tartes biologique et discours du vétéran Mouna, candidat à la présidence, juché sur une estafette.

Pour bien des participants, ce fut le baptême des 100 kilomètres. Les organisateurs avaient tenté de former des groupes repérables par fanions de 10 couleurs différentes. La pratique avait été admise, l’intention étant d’assurer une solidarité entre les cyclistes chevronnés et les non-initiés. Certaines améliorations s’avèrent nécessaires.

Un encadrement imposant assurait la sécurité des participants: la Croix avec 3 véhicules, 3 camionnettes “balai” avec matériel de réparation et vélos de rechange, 2 motards faisant la liaison et arrêtant la circulation dans les points délicats et concours de la gendarmerie pour la traversée des grandes agglomérations..

Au terme du voyage où nous attendaient chaleureusement, prévenus par la presse locale, les Chartrains qui n’avaient jamais vu autant de cyclistes, un regroupement eu lieu sur la butte des Charbonniers, et l’on se sépara de ceux qui ne rentraient pas par le rail. Certains étaient même arrivés au port puisque, habitant Chartres, ils avaient mis leur vélo dans le train à la première heure pour nous rejoindre.

À la gare et dans le train formé spécialement, Monsieur ORENN, adjoint au chef de la promotion des ventes voyageurs de la SNCF, écouta les doléances des cyclistes qui aiment le train et désirent le prendre sans difficulté avec leur vélo. Les conversations animées se poursuivirent sur le quai de la gare avec Monsieur LAFERRIÈRE, chef de la division commerciale de la gare Montparnasse et Monsieur RIVIÈRE, chef de gare de Paris-Montparnasse. Le MDB rappela notamment l’une de ses suggestions : tous les fourgons devraient être équipés de crochets destinés à suspendre les vélos qui seraient en outre amarrés à des anneaux fixés au sol. Les fourgons pourraient être utilisés pour d’autres chargements, les crochets étant enlevables et les anneaux au sol escamotable par un système comparable à celui que l’on trouve dans les trains Corail pour les tablettes rabattables fixées derrière les sièges des voyageurs.

300 cyclistes, avant de se séparer, votèrent une motion et promirent que ce ne serait qu’un Au revoir. Joie de faire du vélo, d’être ensemble, de passer une bonne journée ? Oui, mais aussi une nouvelle façon de revendiquer, un nouveau mode d’action où bonne humeur et courtoisie à l’égard de l’interlocuteur n’enlèvent rien à la détermination d’aboutir.

Le MDB remercie tous ceux qui ont contribué à la réussite de ce Dimanche 19 Octobre 1980.

Jacques Essel

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