Les rencontres nationales du vélo du 26 janvier 2012 ne marqueront pas les mémoires. L’État se borne à un affichage de bonnes intentions et un soutien moral aux efforts des collectivités locales : le vélo c’est bien pour autant que cela ne coûte rien à l’État.
Quelques points qui ressortent des discours prononcés par MM. Goujon et Mariani ce jour :
- l’indemnité kilométrique vélo annoncée à la veille de la journée par Philippe Goujon, député de Paris et président du groupe de travail, a semble-t-il été arbitrée et repoussée au long terme ; elle aurait coûté 2 M€ par an à l’État selon les estimations basées sur une hypothèse de 2 millions de cyclistes parcourant 5 km en moyenne pour les trajets domicile<>travail ;
- l’adoption du panneau de signalisation (voir ci-contre) autorisant le franchissement des feux rouges par les cyclistes qui avait été retardée depuis de nombreuses semaines a été enfin annoncée ;
- l’arrêté chiffrant l’obligation de création de garages pour les vélos dans les habitations neuves, complément attendu du décret de juillet 2011 instituant cette obligation, sera prochainement publié ; l’obligation serait de 0,75 m² par logement T2 et 1,5 m² par logement T3 ou T4 ;
- le budget du coordinateur ministériel sera porté de 450000 € à 600000 € par an, et il pourrait être appuyé par une équipe renforcée pour mener à bien sa mission et les “relais vélo” des services de l’Etat devraient être redynamisés ;
- le ministre de l’intérieur (C.Guéant) se serait engagé à ce que le marquage Bicycode soit reconnu et utilisé dans les services de police pour la lutte contre le vol des vélos ;
- un budget de 1,5 M€ sera attribué en 2012 pour accélérer la mise en œuvre du schéma directeur des véloroutes et voies vertes en aidant les collectivités sur quelques secteurs stratégiques ; on comprend qu’il s’agit là du balisage de 3 itinéraires “stratégiques”.
Conclusion entendue par les militants MDB ayant participé à cette journée nationale :« l’objectif de porter à 10% en 2020 la part modale du vélo dans les déplacements urbains est a notre portée ». Ce serait assurément un beau progrès par rapport aux chiffres actuels (<3%), mais on a du mal à visualiser la part qui dans un tel résultat serait attribuable à l’engagement de l’État. Il est vraisemblable que certaines villes y parviendront par la politique qu’elles ont déjà engagé par elles-mêmes (avec l’aide des régions), mais il est à craindre que la progression soit hétérogène à l’échelle nationale…
le rapport du groupe de travail
On pourra également relire le rapport Le Brethon de 2004 :
celui proposait de fixer l’objectif de 10% de part modale… en 2010.
Les mesures retenues, selon le communiqué de presse du ministère:
Développement des aménagement et infrastructures
- garages à vélo obligatoires dans les constructions neuves (d’une surface minimale de 1,5 m² par appartement pour un T3 et +)
- développement du réseau des véloroutes et voies vertes : accroissement de 50% de la contribution de l’Etat (+ 1,5 millions d’euros)
Incitation à l’usage quotidien du vélo
- évaluation d’une indemnité kilométrique pour les déplacements domicile-travail comparable à celle dont bénéficient les automobilistes
- clarification du cumul de prise en charge de l’abonnement au transport collectif et de celui au vélo en libre service
- développement de l’intermodalité entre vélo et transports collectifs
Amélioration de la sécurité
- mise en œuvre du « tourne-à-droite » qui autorise les cyclistes à ne pas marquer l’arrêt au feu rouge, dès lors qu’ils respectent la priorité accordée aux autres usagers
- encouragement de l’apprentissage du vélo (vélo-écoles notamment)
- marquage des vélos pour lutter contre le vol et le recel : partenariat entre l’Etat et le système de marquage Bicycode de la Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB)
Exemplarité de l’État
- mise en place de relais vélos dans les directions départementales des territoires (DDT) et dans les Directions régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL)
Une meilleure perception de l’image du vélo par les Français
- mise en place d’un programme de communication national
- pérennisation des Rencontres nationales du vélo, tous les deux ans
Pour mieux garantir la réussite de l’ensemble de ces actions, les crédits mis à la disposition du Coordonnateur Interministériel pour le développement de l’usage du vélo seront augmentés.