Les cyclistes se félicitent du vote du plan vélo 2015-2020 par le conseil de Paris. Ils demandent des aménagements de qualité.
Mieux se Déplacer à Bicyclette reconnaît qu’un pas important a été franchi dans les moyens attribués au développement de l’usage du vélo dans les déplacements quotidiens à Paris. 150 millions d’euros vont être consacrés sur cinq ans à l’objectif de multiplier par trois la part modale du vélo, soit un passage de 5% à 15%.
Cette augmentation notable devra nécessairement se faire parallèlement et proportionnellement à une diminution de l’usage des autres modes (automobiles, deux-roues motorisés, transports collectifs).
La quantité d’aménagements prévus (linéaire, nombre de voies et de points traités) est un aspect important de ce plan vélo. Mais la qualité de ces aménagements et le respect de quelques principes essentiels le sont tout autant :
1) Pas de place prise aux piétons :
pour réaliser pistes et bandes cyclables, la place doit être prise sur les voies de circulation générale et non sur les espaces dédiés aux piétons ; les deux modes ne doivent pas être mis en concurrence mais nettement séparés sur les axes cyclables, sauf sur les aires piétonnes et zones de rencontre ;
2) Pas de tracés biscornus ni anguleux :
les cheminements prévus pour les vélos doivent être directs, lisibles, sans angles vifs (les tracés en « baïonnette » sont à proscrire) ;
3) Des profils en long confortables :
le profil en long des voies cyclables ne doit pas subir de multiples et subits changements de pente, ni d’emmarchements, mais au contraire rester confortable et droit ; les dos d’âne sont à proscrire et à remplacer par des coussins berlinois ;
4) Des pistes larges :
La largeur en section courante des pistes bidirectionnelles doit être de trois mètres au minimum afin de permettre la circulation et les dépassements aisés des triporteurs, tricycles, vélos cargos et autres vélos avec remorque ; de la même façon, les pistes unidirectionnelles doivent avoir une largeur de deux mètres en section courante ;
5) Des pistes bidirectionnelles sur les grands axes :
les pistes bidirectionnelles sont à privilégier sur les axes très circulés ; sur les axes très importants, larges et difficiles à traverser, deux pistes cyclables bidirectionnelles latérales doivent être prévues (exemple : avenue des Champs Élysées) ;
6) Des voies bus toujours cyclables :
les voies bus doivent toutes être ouvertes aux cyclistes et le rester, y compris sur les axes dotés d’aménagements cyclables bidirectionnels, de façon à permettre la circulation locale des cyclistes sans les contraindre à de multiples traversées ;
7) Des sas vélos capacitifs :
les sas vélos doivent être d’une profondeur d’au moins trois mètres, et systématisés pour tous les carrefours gérés par des signaux lumineux tricolores sans exception (même dans les voies bus-vélos-taxis-urgences) ;
8) Pas de sens interdit pour les cyclistes :
les doubles-sens cyclistes doivent être réellement généralisés, quels que soient les pentes, largeurs ou types de revêtements des sens uniques concernés, et qu’ils soient ou non empruntés par une ligne de bus ; ce qui veut dire qu’aucune voie ne doit plus être en sens interdit aux cyclistes à Paris ;
9) Pas de détours inutiles à vélo :
les boulevards dotés d’un terre-plein central infranchissable au débouché d’une rue doivent avoir chacune de leurs chaussées concernées mise en double sens cycliste ;
10) Pour les cyclistes, tous les feux rouges transformés en « cédez-le-passage » :
les panonceaux « cyclistes, au feu rouge, cédez-le-passage » doivent équiper tous les carrefours gérés par des signaux lumineux tricolores, sans exception, et permettre les mouvements des cyclistes dans toutes les directions, exactement comme le panneau « cédez-le-passage ».
