Vélib’ 2 : les usagers attendent une amélioration rapide

Près de cinq mois après le lancement du nouveau Vélib’, les Parisiens attendent toujours une offre de vélo en libre-service opérationnelle. Retards, bugs, communication opaque et rôle de la mairie de Paris : les dysfonctionnements du Vélib’ 2 posent de nombreuses questions. On fait le point avec le président de Mieux se Déplacer à Bicyclette (MDB), Alexis Frémeaux.

Doit-on parler d’un fiasco Vélib’ 2 ?

Vélib’ 2 connaît clairement un très gros bug au démarrage. Depuis le début de l’année, les parisiens sont privés de Vélib’ pour se déplacer tant le système manque de fiabilité. Cette situation pénalise très fortement tous ceux qui avaient fait du Vélib’ leur principal moyen de transport, et détourne aujourd’hui les Parisiens du vélo alors que quasiment un vélo sur deux à Paris était auparavant un Vélib’.

La mairie de Paris a-t-elle trop tardé à réagir ?

La mairie de Paris a clairement sous-estimé le rôle de Vélib’ comme mode de transport du quotidien pour des milliers de Parisiens. On n’imagine pas fermer le RER pendant des mois pour un changement d’opérateur. C’est pourtant le risque qui a été pris par la ville alors que tout indiquait que le nouvel opérateur n’offrirait pas un service opérationnel à la date de bascule prévue entre l’ancien et le nouveau Vélib’. Après quatre mois d’atermoiement au niveau du syndicat Vélib’, la maire de Paris Anne Hidalgo a repris le dossier en main ce qui montre que le sujet est maintenant pris au sérieux au plus haut niveau.

Crédits : Chabe01

Face aux difficultés, faut-il changer d’opérateur ?

Smovengo, l’opérateur de Vélib’, porte une large responsabilité dans les difficultés actuelles. Le manque d’information et de transparence sur le fonctionnement du service est inacceptable. Dans cette affaire, tous ont semblé se renvoyer la balle et minorer les dysfonctionnements. Comment expliquer ainsi que l’application Vélib’ annonce des vélos disponibles en station alors qu’aucun ne peut être libéré.  Pour autant, un changement d’opérateur, à ce stade de déploiement, n’est pas une option. Cela impliquerait de relancer un appel d’offre et de redéployer un nouveau système. Au total, cela voudrait dire encore 18 mois a minima sans Vélib’ et beaucoup d’incertitude pour la suite du service. Aujourd’hui,  l’urgence est clairement de faire fonctionner rapidement Vélib’ 2 et d’amener Smovengo à respecter ses obligations contractuelles.

Que demande MDB pour sortir de la crise ?

Notre première demande est une transparence totale sur le fonctionnement réel du service. Il n’est pas normal que Vélib’ refuse de dialoguer avec les associations du fonctionnement de ce service de transport public. Retrouver un fonctionnement de base satisfaisant est la première priorité. Pour assurer la fiabilité du système, il faut arrêter d’ouvrir des stations sur batteries et suspendre temporairement les fonctionnalités défaillantes (vélos électriques ou possibilité de remettre son vélo sur une station pleine). Le plan d’urgence présenté par Smovengo va dans le bon sens. Mieux se Déplacer demande à Vélib’ d’assurer en priorité le raccordement de l’ensemble des stations déjà ouvertes et la fin du système sur batterie inopérant afin d’assurer un service de base fiable ; puis de procéder au déploiement progressif du reste des stations et enfin, quand le système sera fiabilisé et complet, d’introduire les nouvelles fonctionnalités de Vélib’ 2. Nous attendons maintenant des résultats concrets et une remontée du nombre de locations journalières – indicateur le plus fiable du bon fonctionnement du service.

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