n°92 (juillet-août 2006)

Congrès FUBicy à Amiens du 21 au 23 avril 2006

Beaucoup de beau monde dont le tout nouveau Monsieur Vélo : Hubert Peigné, coordinateur interministériel pour le développement de l’usage du vélo (ministère des Transports). Il nous annonce la volonté de M. Perben d’améliorer le code de la route pour prendre en compte les modes de déplacements doux.

Journée d’étude « À vélo, dès l’école ».

Pour la journée d’étude, la Picardie, le Canada, la Grande-Bretagne et la Belgique nous ont fait partager leurs idées dans le but de mettre les jeunes à vélo pour se rendre à l’école ou au collège. Bien entendu, chacune des interventions a établi un constat préalable, puis mesuré les changements de comportement après une période plus ou moins longue.
De l’ensemble des actions – « Marchons vers l’école » (Picardie), « Mon école à pied, à vélo » (Québec), « Bike it » (NDLR : « Allez y à vélo ») Grande-Bretagne), « Le brevet du cycliste » (Belgique) –, nous avons retenu que : les jeunes sont sensibles au développement durable ; ils sont de plus en plus confrontés avec des problèmes d’obésité (Canada, Grande Bretagne) ; les parents et particulièrement les mamans (qui font moins de vélo que les papas) sont les plus grands opposants au déplacement à vélo de leur progéniture ; les vélos et les espaces vélos ont disparu dans les écoles et même des chefs d’établissement interdisent formellement l’accès des vélos dans leur école !
Retenons aussi que pour mener une action efficace, il faut :

impliquer tous les acteurs en même temps : parents, enfants, chefs d’établissement, enseignants, municipalités, services de police…

définir un plan de travail (méthodologie),

communiquer,

travailler avec des outils pédagogiques abordant les thèmes de la sécurité, de l’activité physique, de l’environnement,

mener des actions de formation pratique aussi bien en direction des enfants, que des parents et des enseignants,

intégrer les besoins de stationnement sécurisés des vélos aux abords immédiats des écoles.

C’est incontestablement les Britanniques qui ont obtenu les résultats les plus spectaculaires, à savoir un quadruplement des déplacements à vélo vers l’école chez les 9-12 ans. Ils ont travaillé depuis 2003 par ordre de priorité :

sur le financement du programme : un pourcentage est prélevé sur les ventes de vélos et accessoires (180 000 euros par an) ; un groupe d’experts indépendants payés par le ministère des Transports (180 000 euros par an) chargés de définir une méthodologie de pilotage et d’évaluation dont les objectifs sont « plus de cyclistes, plus souvent avec plus de sécurité » ; les transports de Londres mettront 275 000 euros pour les écoles du grand Londres en 2006 ;

le pilotage du projet est assuré par l’association Sustrans qui a recruté 4 animateurs à plein temps ; les emplois sont garantis jusqu’à 2008. Six animateurs supplémentaires seront recrutés en avril 2006.

Chaque animateur s’occupe de 10 écoles dans une zone géographique ; bien sûr les écoles sont choisies parmi celles qui offrent des possibilités raisonnables de création de parkings à vélo, qui adhèrent au projet et qui ont un « champion » pour le porter, des élus locaux favorables, ils doivent mener toutes les actions nécessaires pour mettre les enfants sur un vélo : parkings sécurisés, formation à la maîtrise du vélo en terrain privé et dans la circulation, conseils techniques, accompagnement des enfants, des parents et des enseignants.

Quant aux Belges, le programme « Brevet du cycliste » de Provélo Belgique s’adresse aux enfants de 10 à 11 ans qui ont à cet âge les bonnes capacités psychotechniques pour effectuer des apprentissages dans la circulation. La formation des enseignants qui participent au projet est également prévue.

C’est un cursus qui s’étale sur plusieurs semaines d’une année scolaire ; les élèves sont formés progressivement à la conduite à vélo dans la circulation avec une partie théorique (panneaux), une partie technique (qu’est-ce qu’un vélo en ordre de marche), la pratique du vélo en terrain privé (test d’habileté) et la pratique du vélo dans la circulation, en groupe dans un premier temps, puis individuellement sous la surveillance des formateurs, policiers, enseignants et parents. Le comportement de l’enfant est observé et évalué ; il obtient le Brevet du cycliste après concertation et accord de l’ensemble des examinateurs.
Après les ateliers « Petit vélo deviendra grand », « Le vélo demande la parole » et « Vélomobiles ou l’extension du domaine du cycliste », une balade nocturne de 20 km avec arrêt spectacle de clowns a clôturé cette magnifique journée sans oublier le cocktail offert par la ville d’Amiens à l’issue des ateliers.

Assemblée générale FUBicy

Guidon d’Or : attribué au SIGDU (Service Interuniversitaire de Gestion du Domaine Universitaire) de Grenoble pour la qualité de ses aménagements et de leur entretien.

Clou Rouillé : attribué à l’agglomération rouennaise pour les piètres résultats obtenus face au magnifiques projets annoncés : 30 km à peine d’aménagements réalisés sur 210 km promis et réorientation du plan vélo de l’agglomération vers le vélo loisir.

Rapport moral, rapport d’activités, rapport financier, actions 2006 (jeu concours « Le vélo, c’est la santé », refonte du site web…), révision des statuts, élection du comité directeur… ont constitué le copieux menu de cette AG.

Forum des associations (dimanche 23 avril au cloître Dewailly) :

Le prix de la plus belle action a été attribué à Vélo Service Amiens pour l’ensemble de son action auprès des écoles et de tous les cyclistes.
Une balade guidée sur les traces de Jules Verne suivie d’un pique-nique dans ce magnifique cloître Dewailly a clôturé ces journées bien remplies.

Bourse aux vélos bd de Rochechouart

En dépit des problèmes qui n’ont pas manqué de surgir, la bourse du 13 mai s’est finalement très bien passée. On a échappé aux « hordes de jeunes » que certains nous avaient promises, on a échappé à l’orage destructeur qui a touché certaines communes, et on a survécu aux barrières retardataires.

Avec un « personnel » à nos yeux insuffisant en nombre, les échos sont positifs : beaucoup de compliments de la part des acheteurs et vendeurs, une bonne ambiance sur le site (malgré le bruit et le pollen), de nouvelles recrues efficaces et sympathiques, très peu de récriminations en entrée et sortie avec un système de tickets qui a très bien fonctionné, et juste une trottinette « disparue ».
D’un point de vue quantitatif, on pourrait dire que c’est un peu décevant : il n’y a eu que 128 vélos de particuliers pour 126 de multivendeurs, très très peu de vélos d’enfants, un nombre d’acheteurs nettement plus faible qu’à Saint-Sulpice. Est-ce dû à une information insuffisante ? au lieu ? il y a sans doute moins de cyclistes et de familles cyclistes dans le 9e et le 18e sud : beaucoup de pentes, peu de jardins pour les enfants… Enfin, on ne va pas se flageller, il ne s’agit pas de battre des records à chaque fois, d’autant plus que le site était vraiment plein à midi.

Nous avons fait 16 adhésions nouvelles avec un travail très efficace d’Ilana Setton et d’Anne-Marie Tauzin au stand MDB et une quinzaine de gravages grâce à René Efforsat : un merci tout particulier à ces 3 bénévoles.

Par ailleurs, les ventes de sonnettes et autres « pastilles vertes » ont bien marché. Rendez-vous est pris pour la bourse d’automne le 7 octobre prochain sur le parvis de la mairie du 14e.

Et chez nos amis d’Issy-les -Moulineaux, Sèvres, Meudon…

Dans le cadre de l’aménagement de la RD 7 à Meudon et Issy, le conseil général des Hauts-de-Seine, qui a acquis de très nombreuses parcelles entre la Seine et le tram T2 (la Défense – Issy-Val-de-Seine), va redessiner la route et aménager les berges. Il s’agit de travailler avec les équipes en lice sur un marché de définition (paysagistes, urbanistes). Le but de ce type de marché est de définir ensemble le programme de l’opération, c’est-à-dire la liste des demandes, exigences, contraintes et objectifs d’aménagements.

Une réunion à Nanterre le 15 mai organisée par le CG92, à laquelle MDB a participé, a permis de recueillir l’avis des associations locales (habitants des bateaux, Espace (insertion et entretien)) et de cyclistes.
Nous avons eu largement la parole pour demander une prise en compte de tous les usagers du vélo en demandant à ne pas penser le vélo comme seulement un instrument de loisir, mais en envisageant, pourquoi pas, des passerelles au-dessus (ou au-dessous) des principaux carrefours pour faciliter la vie du cycliste quotidien. L’idée n’a pas été rejetée, même si on sent que le coût et le partage de domanialité avec la RATP semblent des obstacles.

Yann Fradin (association Espace) réclame la mise en place d’une piste bidirectionnelle le long de la RD 7 avec de nombreux accès à un chemin de rive moins cyclable et où les piétons auraient la priorité. Lionel Favier a souhaité que les largeurs des voies soient suffisantes pour vélos et TC (mais il n’y a quasiment pas de bus sur la RD 7). MDB a insisté sur l’intérêt majeur de ce site qui est plat dans un environnement chahuté, ainsi que sur la complémentarité entre modes de déplacements, en particulier avec le tram qui va devenir encore plus attractif lorsqu’il sera relié à la porte de Versailles.

La direction qui pilote ce projet est une direction « environnement » qui ne gère pas la route proprement dite. Passons sur les craintes des habitants des bateaux (sur le « racket » des Voies navigable de France) et sur tous les projets d’aménagement que projette Espace avec en particulier la création d’un lieu alternatif de fête et de restauration dans une superbe friche industrielle qui s’appelle « La Fabrique » à Meudon. MDB a demandé à être destinataire des programmes et affirmé qu’elle émettra un avis à l’attention du comité de pilotage qui prend in fine les décisions. Le CG92 a noté notre demande.

Grand débat sur le tramway T3

MDB a proposé un « cahier d’acteur » dans le grand débat qui précède le projet de poursuite du tramway des Maréchaux sud.

Nous y réclamons une triple prise en compte des cyclistes sur l’aménagement : une piste ou bande latérale (éventuellement sur trottoir élargi) pour les cyclistes « peu expérimentés », une autre bande le long du tram pour les cyclistes « rapides » et enfin la possibilité d’accrocher un vélo sur le tram ou de le garer en sécurité à proximité des arrêts. Cette proposition impose de réduire à une file la circulation entre les carrefours.

Cette position a été présentée à la commission du Débat Public par notre président lors d’une séance à la Villette le 26 avril dernier. Aux côtés de MDB plusieurs associations défendaient leur point de vue. Parmi elles, vélo 15 et 7 défendait une position voisine de la nôtre consistant à créer une bande sur chaussée le long du trottoir en réduisant également à une file la circulation entre les carrefours.
Il n’y a pas eu de débat à proprement parler mais le président de la commission a accueilli avec intérêt nos propositions.

Participation MDB94 au Festival de l’OH

À 14h15, au départ de Créteil sur la belle île Brise-pain, la météo nous a montré que nous ne sommes pas grand-chose en nous versant un beau seau d’eau sur la tête. Mais, après 5 minutes de pluie intense, nous avons eu du soleil, du vent et notre dose d’activité physique !
Il s’agissait de parcourir l’ensemble des 7 escales à vélo, soit 17 km ; des vélos étaient disponibles gratuitement à chaque escale grâce au conseil général 94 et à la RATP ; la ronde en images est à admirer sur le site de l’antenne MDB 94.

Réunion le 22 mai avec la SNCF

À la veille des vacances, vous pensez à emmener votre monture avec vous ? Avec la SNCF, c’est possible, enfin presque. Une réunion de concertation SNCF-associations s’est tenue le 22 mai, animée par Elisabeth Chouraqui et Gilles Durantet.

En résumé, quelle place la SNCF va-t-elle offrir aux vélos ? Eh bien, cela dépend des modèles de trains et des liaisons :

sur les Transiliens : 3 à 5 places sur les nouvelles rames livrées à partir de 2009, moins qu’aujourd’hui, on progresse !

sur Lunéa et TEOZ : les vélos seront accueillis si vous pensez à réserver et à payer 10 euros ;

sur Corail Intercités : oui et non selon qu’il y a un agent SNCF à bord ou non ;

sur Aqualys : oui ;

sur Thalys : non mais devant les protestations des associations présentes, une rencontre avec Thalys est proposée à l’automne pour réfléchir à une solution ;

sur les rames duplex : seulement à partir de 2010, concertation avec les associations promises ;

sur Lyria (rames duplex sur la Suisse) : non, mais les trains existants, maintenus, acceptent les vélos ;

pour la liaison Paris-Montargis-Nevers : oui, si le train va jusqu’à Clermont-Ferrand.

Compliqué ? Non, il suffit de se renseigner : Site internet : www.velo.sncf.com.

Un portail donne maintenant la liste des trains de Grandes Lignes qui prennent les vélos :
http://www.voyages-sncf.com/guide/voyageurs/TrainVelo.htm#Transport

Les sites TER vont changer de moteur de recherche d’itinéraires et intégreront un critère de recherche vélo. Le basculement devrait s’effectuer sur deux ans.

Dépliant train+vélo : la nouvelle édition sortira fin juin.

CEMD Berges de Seine (02 mars 2006) : peut-on commencer à rêver ?

Une commission extramunicipale a été entièrement consacrée au devenir des berges de la Seine. MDB y était représenté, voici quelques extraits du CR officiel de la réunion portant sur le vélo et la circulation :

création d’une piste cyclable sur le quai haut en rive droite entre le pont Morland et l’Hôtel de Ville ;

création d’une piste cyclable sur une voie express sur berges rive gauche avec réduction à 1 file de la circulation automobile ;

ouverture des berges aux modes doux avec suppression de la circulation automobile dans le centre de Paris…

« Ces projets devront s’accompagner de traitements sur les autres tronçons des voies express de Paris afin de les rendre “moins routières et plus urbaines” notamment en amont et en aval. De plus, 51 % des personnes qui ont répondu à un questionnaire de la Mairie se déclarent intéressées par l’ouverture des voies sur berges aux modes doux. »
Toutefois, il convient de ne pas laisser cavaler son imagination : bien sûr, une levée de boucliers du côté des taxis qui ne conservent leur clientèle que parce qu’ils peuvent aller vite par les voies sur berges, des chefs d’entreprise qui pensent que la circulation automobile sur les voies sur berges sont indispensables à l’activité et au développement économique de la capitale tout en préférant que leurs salariés utilisent les transports en commun qui assurent une meilleure ponctualité… sans parler des marchandises qu’on voudrait charger et décharger par bateaux.

Qu’on se rassure donc : « Il n’est actuellement pas programmé de fermeture des voies sur berges. Celle-ci supposerait d’abord une diminution de la circulation automobile générale dans Paris. La fermeture des voies sur berges aux voitures devrait s’accompagner par ailleurs d’un traitement particulier des voies sur les quais hauts. »
A suivre comme le lait sur le feu.

Concertation sur l’aménagement des Halles (7 juin 2006)

Ici encore déclaration d’intentions favorables aux vélos pour le réaménagement des Halles, je cite : « Un quartier piéton doit être utilisable pour les vélos. » Traversée du jardin des Halles, circulation en contresens partout, stationnement en quantité suffisante, ce sont nos revendications. Les oppositions, elles, restent tenaces : certains craignent que « les cyclistes traversent le jardin à grande vitesse », d’autres pensent que les cyclistes en contresens représentent un danger pour les piétons, les emplacements pour stationner ne sont jamais pertinents… Nous avons intérêt à affirmer notre présence et à nous battre. Prochaine réunion le 29 juin 2006.

Norma Mashaal

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