Balade « Salon à la ferme » (dimanche 28 février 2021)

Monnerville / Pussay / St-Martin d’Etampes, MDB avec les Ami.e.s de la Confédération paysanne (par Sylvie Brohier)

RV prévu avec Brigitte à la gare d’Austerlitz à 10 h : d’abord, un chef de quai nous met en garde  « Ah oui, 2 vélos pour Monnerville, oui c’est bien là mais je ne suis pas sûr que vous trouviez des places car il y en a déjà beaucoup d’installés » et ensuite Brigitte, « continuez, continuez vers la tête du train » et oui, on trouve le vrai accueil pour les vélos : 4 crochets et en face de la place pour d’autres à laisser droits. On est tous bien installés, Brigitte vient nous voir pour discuter parcours et stratégie : Elle sera la cheffe de file, Christophe le serre-file et moi… le coupe-file !

A Monnerville, nous descendons à 21 vélos, 21 participants adultes + 2 enfants bien actifs de 3 et 6 ans ½ : ils courent, ils parlent… et ils chantent sur la route, autant d’entrain que de la part de Laure (amie de la Conf.) et Brigitte (équipe balades de MDB) qui nous présentent la journée sur un parking champêtre, comme sur une estrade, la transition est forte par rapport à Paris : l’auditoire est attentif et après 3 km à vélo pour atteindre Pussay, ce même auditoire est accueilli par Florent Sebban dans la ferme Sapousse et reste toujours aussi présent. C’est vrai que Florent mobilise l’attention, on apprendra même qu’un film « Douce France, sortie prévue le 14/03 » a été réalisé sur le monde agricole avec la Confédération Paysanne comme producteur et Florent comme acteur !! Avec le beau temps et malgré la fraîcheur, nous faisons un tour de table, ici des étudiants (AgroParisTech, Sciences Po…), là des actifs de divers mondes et des MDBistes.

Florent et Sylvie se sont installés en 2011, après avoir répondu à une annonce de la mairie de Pussay pour la location des terres et après leurs démarches auprès de banques, ils ont fait construire une maison et un hangar en bois, car les prêts n’étaient accordés qu’à des propriétaires. Le maire de Pussay était du parti Europe Ecologie Les Verts et la façon de voir de cette commune était proche de celles de nos hôtes. Pendant environ 2h, sans Sylvie bloquée pour un mal de dos dans la maison, Florent nous conte une belle histoire : de leur installation jusqu’à aujourd’hui, histoire jamais routinière. Il nous communique son attrait pour la terre et pour le développement de la Confédération paysanne. Leur domaine s’étend sur 4,7 ha, dont 1 ha sans arrivée d’eau. Après récoltes (choux, poireaux, épinards, radis et salades…) ou après cueillettes libres dans les environs, les légumes et les tisanes sont écoulés principalement par une AMAP. Pour celle-ci, les adhérents participent annuellement selon un forfait, chaque livraison est partagée selon le nombre d’inscrits, une bonne centaine à ce jour.

Le prochain défi à relever touche les arbres fruitiers, la 1ere espèce plantée a été il y a peu des abricotiers : ils ont été alignés sur 60 m dans une des serres (huit serres pour faire un terrain de foot, à vous de confirmer !) La récolte future sera-t-elle à hauteur des espérances ?

Pour faire tourner la ferme avec ses semis, ses plants, sa surveillance, son irrigation, ses récoltes, ses cueillettes, le personnel peut venir de personnes en couveuse agricole, des woofers et à l’aide d’outils construits à la main, une fois de plus, grande surprise ! Dans des ateliers en France, des volontaires suivent des stages d’apprentissage pour fabriquer des outils libres de droits : les plans existent et sont enrichis par les améliorations successives des constructeurs et utilisateurs. Nous en découvrons quelques-uns pour les plants, par exemple des quads (le tracteur reste de fabrication traditionnelle). Et enfin pour finir le tour, Florent de la fenêtre du labo nous présente différents sachets de tisanes développées grâce à des herbes ou feuilles aromatiques puis le séchoir au 1er étage du hangar, très « cosy industriel ».

Ensuite, après les pique-niques au soleil (avec plusieurs nouvelles personnes autour d’Eudora et sa petite fille qui nous ont rejoints), nous reprenons tous la route vers St-Martin d’Etampes, 20 km prévus. Cependant, la mise en train n’est pas la même pour tous… Christophe et moi fermons la route et… le peloton a disparu, nous suivons les avant-derniers qui roulent mais je crie « Non, Non, Non, on retourne à Monnerville ! le chemin à prendre, c’est vers le Nord, pas vers l’Est ». Le soleil nous aide, ouf, on se regroupe à 6 et j’appelle Brigitte qui nous indique de revenir à Pussay. Cela tombe bien, une petite route est à notre gauche, on peut donc rouler assez confiants, puis un panneau à gauche indique Chalou-Moulineux… « Hello, Hello, revenez vers nous, c’est par là… » on retrouve donc bien TOUT le groupe y compris Brigitte qui était partie à notre rencontre pas vraiment là où nous étions ! Ouf, le téléphone, ça aide ! On a bien les tracés sur nos smartphones (avec Komoot, Maps.me, OsmAnd, B-Router, Googlemaps), j’ai aussi la carte IGN 100000 sur la sacoche avant, cependant lorsqu’on est à l’arrière ce n’est pas toujours cool de prendre le temps de chercher ! Et en plus, il faut de la voix…

On traverse les grandes plaines et cultures de la Beauce mais bientôt des arbres, une grande descente, une belle nappe d’eau au fond, un beau village puis un deuxième, Chalo-Saint-Mars et on file, on file. Notre guide se rend compte que la Vallée de la Chalouette ce n’est certainement pas dans les hauteurs et pourtant, on monte ! Avec la confirmation de la part d’un des participants, on fait tous demi-tour : bravo Brigitte pour ta perspicacité et hop, on tourne à droite pour longer une belle demeure à Chalo-Saint-Mars, deux personnes s’arrêtent pour prendre des photos… Christophe et moi poursuivons le peloton de loin, en surveillant à l’arrière les deux photographes ! Mais bientôt une bifurcation, nous attendons : un cycliste en vue, ah non, c’est une dame du dimanche, un peu plus loin ça y est deux vélos, ce sont les nôtres !! Nous retrouvons très vite le groupe entier avec Brigitte qui fait le point sur la Voie Verte (VV) de la Chalouette : 4-5 km avant de rejoindre St-Martin d’Etampes. Beaucoup de promeneurs se baladent, et pour notre groupe, les enfants ont besoin de leur goûter, d’autres s’arrêtent quelques instants pour une cigarette. On nous dit de ne pas nous inquiéter, que le serre-file peut poursuivre et qu’on se retrouvera bien… et moi, influence de Cyclo Camping International peut-être, je traduis en « on prendra le train, même si vous n’êtes pas là !! ». Alors, au bout de la VV, j’indique à Laure et à Brigitte que c’est OK, on peut y aller. Mais Laure semble sceptique, elle a raison car voici quelques derniers représentants du groupe et les parents avec enfants : génial, merci Laure pour la protection de tes ouailles !

La vingtaine de cyclistes progresse vers la gare de St-Martin d’Etampes, celle-ci est la plus proche car c’est là où se constituent les trains ou RER, c’est le point de départ de la ligne : nous sommes presque ½ h en avance, ce qui nous permet d’acheter nos billets, de poinçonner, de discuter, de remercier Laure et Brigitte, de distribuer des flyers/tracts de MDB (car beaucoup sont intéressés pour refaire des balades) et d’embarquer à l’aise dans le RER. Adieu aux uns et aux autres ! A bientôt sur les routes ou autour des actions de la Confédération paysanne.

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