22 septembre 2002:
journée « en ville sans ma voiture »
Malgré quelques déboires avec les organisateurs de la journée officielle à Paris (voir à ce sujet le communiqué : « 22 septembre, les associations de cyclistes exclues du village institutionnel »), le MDB a pu cette année s’associer à cette manifestation d’envergure internationale. Balades pédagogiques à vélo, stands, revendications pour des itinéraires cyclables de qualité : les actions du MDB à Paris, dans le val d’Oise et dans le val de Bièvre se sont voulues constructives.
» voir l’annonce du MDB pour cette journée
À Paris
Pour la 5e édition de la journée « En ville sans ma voiture », le MDB avait organisé une « balade des débutants » à travers les rues de la capitale interdites aux voitures. Une bonne trentaine de cyclistes de tous niveaux sont donc partis à 10 heures du parvis de Notre-Dame : les anciens et actuels élèves du vélo-école animé tous les samedis par Laurent Lopez, d’autres débutants plus expérimentés mais qui craignent de s’aventurer dans les rues parisiennes et sont en quête de conseils ; enfin, pour les encadrer, des membres du bureau et autres adhérents, cyclistes urbains chevronnés. La RATP avait mis des vélos à disposition pour les élèves du vélo-école.
Les débutants arboraient dans leur dos un autocollant « Vélo-école » confectionné par Jean-René Ménard, qui a assuré la couverture photographique de la journée et s’est aussi montré un excellent pédagogue auprès des participant(e)s les moins expérimenté(e)s.
En tête, Laurent menait la troupe avec son charisme habituel, encourageant les plus hésitants, veillant à la sécurité de tous. Ce qui n’était finalement pas une mince affaire, car les rues ne sont pas complètement désertes le 22 septembre, et les taxis en particulier profitent de l’aubaine pour appuyer sur le champignon. Il fallait donc que tous soient très vigilants. Mais tout s’est finalement très bien passé. Avant d’affronter ces dangers nous avions commencé par les voies sur berges réellement fermées à toute circulation motorisée, ce qui a permis aux plus timides de prendre de l’assurance. Après la Concorde, l’Opéra, la Bourse. Rue Réaumur, le MDB dans sa grande générosité a offert aux participants une halte à une terrasse de bistrot avec boissons chaudes, fort appréciées car le temps était vraiment frisquet. Puis direction la Bastille par le boulevard Beaumarchais, puis de nouveau le « calme » des voies sur berges et retour à Notre-Dame. Les débutants avaient l’air ravis de la balade et ont promis de ne pas s’en tenir là et de devenir d’authentiques cyclistes.
Pendant ce temps, d’autres courageux militants tenaient un stand « sauvage » sur les quais près de l’Hôtel de Ville. Si vous avez suivi toutes les péripéties des préparatifs de cette journée, vous savez sans doute que nous devions être présents au « village » planté sur le parvis de Notre-Dame, mais que, à la suite de divergences avec l’agence de communication engagée par le ministère de l’Ecologie pour organiser les festivités, nous avons préféré y renoncer. Sans regret : la cohabitation avec les stands de Renault et Peugeot, même si pour l’occasion ils exposaient des vélos, ne nous réjouissait pas vraiment ; et ce village nous a paru quelque peu tristounet. Quant à notre « pastille verte » qu’on prétendait nous empêcher de vendre, elle a eu beaucoup de succès auprès des promeneurs des voies sur berges qui furent assez nombreux à répondre à nos harangues, s’arrêtant pour discuter, prendre des renseignements sur nos actions, voire promettre d’adhérer… mais aussi pour demander qui un plan des aménagements cyclables, qui le prêt d’une pompe, ou carrément un dépannage ! Ce « stand sauvage » s’est tenu toute la journée dans la bonne humeur.
Pour terminer la journée, quelques adhérents se sont rendus à la Maison du Danemark sur les Champs-Elysées (hélas hors du périmètre interdit aux voitures, et très peu cyclables) pour le lancement de l’exposition de vélos urbains (et danois) « L’Air des cycles » – exposition qui dure jusqu’au 3 novembre, de 13 à 19 h, excepté le lundi et du 6 au 12 octobre, entrée libre.
Dans le val d’Oise
101 cyclistes vivant dans la vallée de Montmorency ont participé à une ronde à vélo afin de réclamer de vrais aménagements cyclables dans ces villes où ils vivent au quotidien l’hégémonie de l’automobile. Sur le parcours, les élus-aménageurs avaient été invités par le Mouvement de Défense de la Bicyclette à présenter leurs visions et/ou leurs projets en la matière. Des « vélos de l’espérance » devaient même être décernés dès lors qu’un soupçon d’intérêt pour la cause vélocipédique se dégagerait des discours attendus. Malgré l’heure jugée souvent matinale du rendez-vous et la concurrence simultanée d’autres manifestations plus patrimoniales, la mobilisation de nos cyclistes urbains fut exemplaire, on ne peut en dire autant des élus qui brillèrent eux par leur absence. Cette journée s’annonça donc d’emblée sans voiture et… sans maire, ou sans élu…
A Soisy-sous-Montmorency, après un tour complet dans un rond-point aménagé semble-t-il pour des cyclistes-hamsters (mais pas amers !), notre ronde dédaigna un objet cyclable non identifiable (cette fameuse « piste » qui semble attendre l’hypothétique atterrissage d’un engin d’un genre encore inconnu !), pour se rendre directement à la mairie et constater l’absence de l’édile désiré auquel nous ne pûmes remettre son « vélo de l’espérance ». Dommage car, n’ayant pas non plus songé à se faire représenter, il ne put nous être expliqué l’usage de ces aménagements fraîchement conçus sur sa commune et qui sont loin de faire l’unanimité. Pas davantage d’élus devant le siège de la Communauté d’agglomération de la vallée de Montmorency située à Deuil-la-Barre ; pourtant ses compétences en matière de maillage d’un réseau cyclable sont incontestables. Enfin, la mairie de Saint-Gratien, accueillante de prime abord, ne dérogea pas à l’attitude générale. Un élu d’opposition de cette municipalité nous fit part d’un vague projet de piste cyclable qui semble-t-il, ne serait pas adaptée aux besoins des cyclistes locaux : un premier « vélo de l’espérance » lui fut donc décerné pour sa vigilance. Dans la commune voisine d’Eaubonne (arrivée de notre ronde), les choses prirent soudainement une tournure diamétralement différente. Un véritable schéma directeur d’aménagements cyclables vient d’être conçu en concertation avec les usagers, dont le MDB (représenté par Claude Lasselin), malgré toutes les difficultés générées notamment par la nécessaire perturbation des habitudes des automobilistes locaux. Notre dernier « vélo de l’espérance » du jour fut donc décerné au maire-adjoint à l’éducation représentant la municipalité pour nous recevoir… royalement : de délicieuses boissons pétillantes accompagnèrent l’événement !
Nous ne manquerons pas de suivre avec attention l’évolution des projets en cours ou à venir dans la Vallée de Montmorency. Si les petites causes font les grands effets, gageons que le développement de l’usage du vélo, véritable révélateur de l’état de la démocratie locale, permette enfin l’avènement d’un vrai partage de la voirie, condition sine qua non d’un avenir plus vivable pour nos villes.
Dans le val de Bièvre
Nous étions une quinzaine pour une balade dans le Val de Bièvre. Nous sommes allés d’abord en direction de Paris jusqu’au parc Montsouris. De là nous avons longé l’aqueduc de la Vanne, de loin car il est fermé au public (même pendant les journées du patrimoine). A défaut de franchir la vallée de la Bièvre par le pont de l’aqueduc, nous avons dû descendre et remonter le long des arcs. Le pont est composé en fait de la superposition de deux ponts, l’un datant de Catherine de Médecis et l’autre de Napoléon III. Il en existe même un troisième à l’état de vestige datant de l’époque romaine. Après le pont nous avons continué le long du boulevard de la Vanne, une petit rue très tranquille, dominant la vallée et qui pourrait constituer une piste vélo agréable. A quelques kilomètres de l’extrémité de cette rue, nous atteignons le parc de la Roseraie de l’Haÿ-les-Roses, plutôt désert. Ce qui fait que notre arrivée ne passe pas inaperçue, et nous avons droit à une photo de groupe par un des gardiens du parc, pour le journal du conseil départemental du Val-de-Marne. Pendant que certains vont visiter la Roseraie et ses dernières roses de l’année, d’autres poussent jusqu’au parc de Sceaux. Nous franchissons encore la Bièvre (toujours souterraine), mais la vallée est moins profonde. C’est l’occasion de constater que la mairie de Fresnes a doté une de ces artères de bandes cyclables latérales. Du fait de la densité plus faible de cette ville de banlieue, la pression automobile n’est pas trop forte et ces bandes ont l’air d’être respectées. La journée s’est terminée par un pique-nique au parc de la Roseraie et le retour par le fond de vallée de la Bièvre.