Mini week-end et maxi randonnée (avortée) en Champagne

Épernay : pique-nique dans les vignes

Les marais de St-Gond et le Petit-Morin : encore raté ?

week-end du 15 août

Pas tant que cela… pourtant il faudra à l’avenir une troisième tentative pour essayer de parcourir par beau temps ces paysages dont on avait pressenti la beauté lors de la première tentative dans des conditions abominables en décembre 2006 (voir Roue Libre n°118).

À la limite de la Champagne pouilleuse, un effondrement du plateau de la Brie a donné naissance aux marais de St-Gond, dominé par les derniers vignobles de la côte des Blancs sans oublier le Mont-Aimé avec les ruines de son château témoin des débuts du catharisme en France au 13ème siècle.

À l’extrémité des marais en direction de Paris, la rivière Petit-Morin prend sa source en s’écoulant dans un étroit goulet et s’engage dans une étroite vallée, sorte de réplique de la vallée de la Marne en miniature, sans voie ferrée, ni canal, ni gravières, ni usines, juste une petite route de campagne comme nous les aimons tant, suivant la vallée pour musarder de village en village. Bref, un délice à savourer sur 60 km jusqu’à la Ferté-sous-Jouarre.

Cette fois nous pensions avoir mis toutes les chances de notre côté en choisissant le week-end du 15 août et en allant passer la nuit à Épernay pour commencer la randonnée le dimanche dans les meilleures conditions. En effet, le parcours est long et démuni de gares et plus généralement de ressources utiles aux touristes, et cette relative inaccessibilité fait d’ailleurs son charme.

Épernay : pique-nique dans les vignesL’échec de la randonnée du dimanche fut quand même l’occasion de découvrir une destination de week-end tout à fait intéressante par sa proximité de Paris. Car tant qu’à aller passer la nuit à Épernay, autant en profiter pour explorer la ville et ses alentours. Les anciens trains corail de la ligne Paris-Strasbourg sont encore là mais depuis la mise en service du TGV sont devenus de paisibles TER « vallée de la Marne » qui acceptent les vélos sans restriction et où les voyageurs se sentent au large en ce samedi matin d’été. Le paysage est en outre très agréable à voir défiler une fois que le train est sorti de l’agglomération parisienne. À l’arrivée, quelques coups de pédales suffisent pour rejoindre un hôtel « de sous-préfecture » au charme suranné.

À vélo, il est recommandé au promeneur de quitter le centre ville d’Épernay par le chemin de la Chaude Ruelle qui débouche très rapidement dans les vignes. Les pentes sont assez fortes. En parcourant les coteaux on s’aperçoit vite de ce que représente le vin pour l’économie de la région. Un peu plus loin en aval on descend et traverse la vallée de la Marne avant d’attaquer la montagne de Reims pour atteindre le village d’Hauvillers. Ici bat le cœur du vignoble. L’abbaye où officiait Dom Pérignon en tant que cellérier est depuis longtemps propriété de la maison Moët-et-Chandon (aujourd’hui intégrée au groupe LVMH) et les parcelles alentours, parmi les plus réputées du vignoble, sont soigneusement délimitées par des bornes portant des noms prestigieux. Pique-nique dans les vignes, pause café à Mareuil-sur-Ay, autre village viticole réputé, et nous voilà vite de retour en ville.

Épernay est une ville de province plutôt besogneuse et le centre ancien, tout agréable qu’il soit, ne présente pas de charme particulier. Les alentours de la ville sont occupés par des usines qui n’ont pas grand-chose à voir avec le vin. Reconnaissons l’effort notoire fait récemment par la municipalité pour transformer en promenade l’avenue de Champagne, jadis radiale « pénétrante » (ex route nationale 3) où s’alignent les opulentes et parfois extravagantes constructions des grands noms du vin à bulles. Les caractéristiques de la voie en font maintenant une vraie zone 30. Tous les samedi soir d’été l’avenue est même fermée à la circulation et la soirée se termine à la nuit tombée par spectacle de rue ambulant avec des danseuses et des effets pyrotechniques assez réussis. Épernay : dans les sous-sols de l’avenue de ChampagnePas aussi fascinant tout de même que l’autre spectacle, immobile juste à quelques mètres sous terre, des millions de bouteilles entassées dans plus de 100 km de galeries creusées dans le sous-sol de craie et attendant le moment optimum pour être expédiées dans le monde entier. Il n’est pas de séjour à ici qui ne passe par la visite des caves des grandes maisons de champagne avec pour finir une dégustation de leurs meilleurs produits. De quoi faire rêver !

Dimanche matin, la pluie est installée pour durer. L’organisateur lucide regarde s’éloigner le groupe des vaillants cyclistes avides de tenter coûte que coûte la randonnée maintenant mythique pour laquelle ils étaient venus, préférant raccompagner en train une participante non découragée mais satisfaite des bons moments passés depuis notre départ le samedi matin. La suite confirmera le pressentiment : le redoutable accélérateur de vent que constitue le passage entre le plateau de la Brie et la butte témoin du Mont-Aimé provoquera l’abandon et le retour des téméraires à la gare sans même avoir vu les marais de St-Gond.

À peine 30 km au compteur à la fin du week-end, pas de quoi s’extasier pour un cyclotouriste, mais dans les balades telles qu’on les conçoit à MDB, le vélo n’est pas le but en soi, juste un moyen de découvrir ce qui se passe ailleurs qu’à Paris.

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