n°127 (mai-juin 2012)

Enfourcher les grandes idées…

La journée d’étude de la FUB qui s’est déroulée à Pau le 13 avril dernier avait pour thème « le vélo gagne le périurbain ». Le lendemain, l’AG de la FUB a décerné son Guidon d’or 2012 à l’Atelier des mobilités modernes de Blanquefort (15 000 habitants, communauté urbaine de Bordeaux). Cette régie municipale fonctionne avec un employé à mi-temps.

C’est une structure participative d’aide à la réparation associée à un recyclage de vieux vélos et à de la location. L’usage de ce service public nécessite de souscrire une adhésion dont le prix peut être réduit en échange de temps de bénévolat. Voici un bel exemple de palliatif à la carence de vélocistes de proximité dans le périurbain.

Face à cette candidature innovante, celle de la ville d’Asnières concernait un sujet à la fois moins original et moins avancé. Pourtant, bien des cyclistes rêveraient que toutes les villes d’Île-de-France suivent son exemple. Que l’on en juge : partant d’une absence quasi-totale d’aménagement cyclable, cette ville de banlieue est tout de même en train de révolutionner son espace public en moins de 3 ans, en mettant toute sa voirie communale en zone 30 avec double sens cyclable systématique, avec à l’occasion des zones de rencontre.

Rattrapant son retard à bouchée double, elle vient d’instaurer son premier « tourne à droite », à peine deux mois après l’officialisation du panneau ad hoc, et va analyser tous ses carrefours à feux pour juger des opportunités. Enfin, nous disent les services techniques :
« Une étude visant à renforcer l’offre en stationnement vélo est également prévue d’ici l’été. Votre remarque d’une offre sécurisée [……] sera étudiée. » Bon, là le travail reste à faire mais les déclarations sont prometteuses. Par ailleurs et sur notre suggestion, dans le but de mieux acquérir la culture technique spécifique des aménagements cyclables, la ville a adhéré l’année dernière au Club des villes et territoires cyclables. Il y a tant à corriger !

Car la plus ou moins proche banlieue parisienne n’a pas toujours grand-chose à envier au périurbain. Par exemple, le cycliste qui se heurte pour la première fois au franchissement de La Défense mesure combien le vélo a été exclu des voies de circulation par des aménagements conçus pour les seuls véhicules motorisés. Et s’il se rend à l’intérieur de La Défense, il constate qu’il n’est pas non plus autorisé à pédaler sur la dalle piétonne. En banlieue, les coupures urbaines prennent souvent la forme de voies ferrées, de la Seine ou de ses affluents ou encore d’autoroutes qui ne sont quasiment franchissables que par des ponts en forme de tuyaux à voitures à gros débit. Le détour pour trouver un gué cyclable se mesure alors rapidement en kilomètres.

Il est donc significatif, à notre époque où Vélib’ est cantonné à la Capitale (augmentée d’une couronne de 1,5 km), que notre association compte plus d’adhérents en banlieue proche ou lointaine qu’à Paris. La création d’antennes a le vent en poupe et ce n’est pas sans poser des questions sur notre fonctionnement pour faire face à la croissance tant quantitative que géographique. Le nouveau président banlieusard que je suis aura à cœur de faire en sorte que la voix de MDB soit entendue à toutes les échelles géographiques : quartier, commune, département, région.

Les responsables d’antenne et les correspondants parisiens ont naturellement vocation à s’intéresser aux deux premiers niveaux. Ils bénéficient de la connaissance et de la proximité tant du terrain que des mairies concernées. Il nous faudra donc optimiser notre organisation et trouver des bénévoles pour défendre nos revendications auprès des deux niveaux supérieurs dans lesquels de nombreux messieurs et dames sont trop occupés à des choses importantes pour perdre leur temps à discuter vélo (et santé publique et reconstruction du lien social et préservation de l’environnement et……)

Amis militants, faites-vous connaître si le sujet vous intéresse. Et si vous craignez que la tâche soit trop difficile pour vous ou si vous n’avez pas le temps, il vous reste la solution de parrainer de nouveaux adhérents pour renforcer nos équipes !

Eh bien oui, quoi ! Avec tout ce que l’on entend en cette période électorale, cela ne vous donne pas envie d’enfourcher vous aussi de grandes idées, et les slogans qui vont avec, en plus de votre vélo ?

Thierry Delvaux

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