En dehors de Paris et de quelques villes ayant développé un savoir-faire dans la signalétique des doubles-sens cyclables (DSC), on trouve ailleurs en banlieue des réalisations encore trop disparates, selon le niveau de compétences des services de voirie et des entreprises de travaux, et aussi selon l’implication de l’antenne MDB ! Voyons ce qu’il en est à Brunoy, commune de 25 000 habitants dans le Nord-Est de l’Essonne.
Depuis plusieurs années, nous avions trois doubles-sens cyclables, dans des configurations de rue assez différentes. Aucun accident cycliste à y déplorer, à notre connaissance. Et pourtant selon les élus et services, des gens se plaignent régulièrement de la dangerosité de ce type d’aménagement. La ville a tendance à trop espacer le renouvellement des pictogrammes vélo, et à les utiliser pour coller les cyclistes tout près des caniveaux ou encore contre les voitures…
Défaut d’entretien du picto-vélo et incitation à se garer sur une place voiture !
Cet automne, la ville a réalisé deux nouveaux DSC. L’un des deux répondait à une vieille demande de MDB Vélyve : permettre aux vélos d’emprunter la première rue tranquille lorsqu’on revient de la forêt de Sénart après la traversée de la N6. Dans le deuxième cas, et sans qu’on nous ait consultés, le DSC a été mis en place devant un important établissement scolaire, à l’occasion de la mise en sens unique de la portion de rue passant devant l’établissement. Un premier constat est que ces nouvelles réalisations ne marquent pas de progrès par rapport aux précédentes. En particulier la taille des logos vélos au sol est clairement insuffisante. Alors qu’il s’agit bien de faire connaître les avantages du DSC !
Le logo au sol est trop petit, 46 cm, alors que l’État recommande 80 cm
Panneau normalement prévu pour signaler le DSC à une rue perpendiculaire
Donc en retour d’expérience, on peut retenir :
– améliorer la formation des techniciens des communes, en particulier en leur transmettant la figurine pour voie cyclable de l’Instruction interministérielle sur la signalisation routière : 80cm x 128 cm.
– multiplier le nombre de DSC et autres aménagements vélo pour atteindre une taille critique de chantier et d’entretien permettant aux services techniques de devenir experts en la matière.
À Brunoy, MDB Vélyve travaille en bonne intelligence avec la ville à l’élaboration du futur plan vélo, et cette fois-ci nous pensons que les travaux seront proches de la perfection !
Loïc LEJAY, MDB Vélyve l’Yerres à Vélo
Pourquoi ne pas étendre la future véloroute le long de la Seine entre Le Havre et Paris au-delà de la capitale, jusqu’à la source ? C’est le projet porté par plusieurs associations qui se sont récemment regroupées en collectif.
La dynamique engagée en aval de Paris pour réaliser d’ici 2020 une véloroute de Paris au Havre (itinéraire national V33) semble prometteuse pour aboutir à un aménagement confortable et quasi continu.
À l’inverse, en amont de Paris, sur tout le territoire de l’Île-de-France, la Scandibérique (EV3) s’avère une lourde déception pour ceux qui espéraient un aménagement attractif à la fois pour le tourisme et pour la mobilité quotidienne à vélo : tracé parfois illisible, discontinuités, largeur insuffisante, revêtements médiocres ou inexistants, barrières et chicanes difficiles à franchir… Plus en amont, en particulier sur le département de l’Aube, on retrouve à nouveau une bonne dynamique avec des aménagements de qualité le long de la Seine.
Des représentants de plusieurs associations (CTE, FCDE, MDB Melun Agglo Vélo, PTR94, FFCT-91, AF3V Aube…) se sont réunis le 14 novembre 2018 pour créer un collectif ayant pour nom : « La Seine à vélo, de la source à la mer ». L’objectif est de mobiliser les populations et les élus, en distinguant les collectivités qui pourront être porteuses du projet pour que la véloroute V33 le Havre-Paris soit prolongée au-delà de Paris jusqu’à la source.
Une réunion inter-régionale (Normandie, Île-de-France, Bourgogne, Grand-Est) est programmée le 23 mai à Melun, pour exposer le projet. En partant de la présentation d’aménagements réussis de véloroutes le long d’autres fleuves, il s’agira de dégager les conditions de réussite d’un projet utile à la fois pour le tourisme et pour la mobilité du quotidien le long de la Seine.
Benoit Carroué, ProVélo 91 / FCDE
Pour plus d’informations, contacter CycloTransEurope, 32, rue Raymond Losserand, 75014 Paris, ou sur son site www.eurovelo3.fr.
Ils n’en ont pas l’air, mais ils sont en colère. À l’appel du collectif Un pont pour tous et de Mieux se Déplacer à Bicyclette (MDB), une bonne centaine de cyclistes grands et petits, sont venus protester une nouvelle fois dimanche 30 septembre contre l’absence d’aménagement cyclable sur le pont de Juvisy à Draveil. Ou plutôt pour protester contre un pseudo aménagement réalisé par le Conseil départemental de l’Essonne en juillet dernier qui a été ressenti comme un camouflet par les cyclistes.
(Photos : Benoit Carrouée, Provélo 91)
La dangerosité de ce pont à quatre voies où 23 000 véhicules à moteur passent chaque jour à vitesse élevée est dénoncé de longue date comme une discontinuité cyclable majeure. Alors que les cyclistes demandaient simplement à transformer une des quatre voies peu utile pour le transit automobile en deux voies cyclables de 1,5 m de large de chaque côté du pont, cette solution efficace, simple et quasi sans coût financier a été rejetée au prétexte d’une étude de trafic dont la copie leur a été refusée. Elle montrerait une aggravation de la congestion sur les quais, en amont des feux tricolores.
Et surtout, en guise d’aménagement cyclable, des figurines vélos au demi-format ont été peintes quasiment dans le caniveau le long du trottoir. C’est-à-dire à l’endroit le plus dangereux pour passer à vélo sur ce pont et en incitant les voitures à ne pas respecter la distance latérale de sécurité. Les associations avaient prévenu le Conseil départemental que ce serait pire que de ne rien faire.
Les cyclistes ne se résignent pas. Si aucune réponse satisfaisante n’est faite au courrier signé par la FCDE, MDB, et la FFCT, de nouvelles actions publiques suivront.
Mieux se Déplacer à Bicyclette (MDB) appelle avec le collectif « Un pont pour tous » à manifester ce dimanche à partir de 14h sur le pont de Draveil / Juvisy (Essonne). L’aménagement réalisé cet été n’est pas acceptable et menace la sécurité des cyclistes.
Les collectivités de l’Essonne ont donc tranché : depuis cet été les cyclistes ont le droit à des demi-figurines peintes sur le bord droit de la chaussée pour traverser le pont de Juvisy-Draveil, une route à quatre voies étroites à fort trafic permettant d’accéder à la gare RER de Juvisy. Un aménagement inacceptable ! Le collectif « Un pont pour tous » a donc décidé de retourner battre le pavé en appelant ce dimanche à une « Manif’ fâchée » à partir de 14h (évènement Facebook). Rejoignez-nous nombreux !
Le collectif « Un pont pour tous » réclamait depuis longtemps la suppression d’une des quatre voies automobile, sans incidence sur le débit de voitures, pour créer à la place deux vraies voies cyclables de chaque côté. Là, même les cyclistes expérimentés passent avec appréhension ; les autres renoncent à prendre leur vélo et prennent à contrecœur la voiture. ! C’est pourquoi la FCDE, MDB et la FFCT ont écrit un courrier au Conseil départemental de l’Essonne pour demander d’effacer sans attendre ces trajectoires matérialisées, pour en retracer d’autres au milieu de la voie de droite et de limiter la vitesse à 30 km/h. Puis, sur la base d’une étude de trafic approfondie, de re-considérer la suppression d’une voie automobile.