Ateliers mécaniques 100% féminins : pourquoi on en a besoin !

En ce début du mois de juin, un élu de la droite parisienne a cru bon d’ouvrir une polémique sur les réseaux sociaux concernant les ateliers mécaniques 100% féminins organisés une fois par mois par une association vélo parisienne. Faignant d’ignorer que ces ateliers existent depuis belle lurette, cet élu s’est violemment attaqué aux associations organisant ces ateliers appelant à retirer leur annonce sur le site QueFaireàParis et à couper leurs subventions (on rappelle que ces mêmes associations organisent en parallèle plein d’ateliers ouverts à toutes et tous tout au long de l’année). On vous explique pourquoi ces ateliers existent, sont un levier pour favoriser l’égalité entre femmes et hommes et pourquoi nous soutenons les associations qui partout en France organisent ces sessions.

Dans le vélo aussi, l’égalité femmes-hommes est un combat

Dans nos associations et malgré nos efforts, nous avons encore une majorité d’hommes. Pourquoi ? Parce que le vélo urbain reste pratiqué majoritairement par des hommes tant que les infrastructures ne garantissent pas la sécurité des usagers. Les études le démontrent, moins il y a de pistes cyclables, moins il y a de femmes à vélo.

Concernant la mécanique vélo s’ajoute l’effet « mécanique » pratique, qui reste fortement associée à une représentation très masculine. Ces représentations sont exacerbées dans le milieu automobile, elles peuvent l’être aussi dans le milieu du vélo. Le constat est implacable : dans notre société mixte, les femmes sont largement sous-représentées dans les ateliers de mécanique vélo. Dès lors, pour une femme se mettre à la mécanique vélo suppose de dépasser ces stéréotypes de genre et d’intégrer un univers qui reste largement non mixte (aux dépens des femmes).

Pour cela, des femmes ont décidé de s’organiser pour apprendre à réparer sans avoir peur d’être jugées ou rabaissées. Ces ateliers existent maintenant depuis plusieurs années. Aucune volonté séparatiste, aucune volonté de discriminer (la très grande majorité des ateliers sont mixtes et heureusement), juste la volonté d’avoir un temps entre femmes pour aider d’autres femmes à sauter le pas de la mécanique vélo. Pas de quoi crier au loup.

On aimerait tou·te·s que ces ateliers n’aient pas lieu d’être

Dans le climat actuel de mise en opposition et d’hystérisation des débats, cet élu parisien a saisi l’occasion d’une annonce au ton militant pour s’attaquer dans le même temps aux femmes et aux cyclistes. Sur le fond, cet élu n’a fait aucune proposition sérieuse pour améliorer l’accès des femmes au vélo. Les appels à « l’éducation des hommes participant aux ateliers » sont autant de voix en faveur du statu quo. Oui, nous aussi, nous préférions que l’état des rapports entre hommes et femmes rendent ce type d’ateliers 100% féminins inutiles. Constatons que ce n’est pas encore le cas. Constatons également que le chemin vers une pleine égalité entre femmes et hommes puissent passer à la fois par une attention constante à ces principes d’égalité dans nos ateliers organisés en mixité et par le possibilité de sessions 100% féminines pour contribuer à amener les femmes à intégrer le domaine de la mécanique vélo, où la parité est encore loin d’être effective.

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