Le 15 novembre 2024, BFM Paris relayait une vidéo de l’antenne boulonnaise de Mieux se déplacer à bicyclette montrant le quotidien des cyclistes de la route de la Reine qui doivent slalomer entre les véhicules en double file sur la bande cyclable et les véhicules qui roulent et qui les frôlent. Plusieurs cyclistes interrogés y témoignent de leur quotidien, des véhicules en double file en arrière-plan. Le Département des Hauts-de-Seine porte un projet de requalification de cet axe, avec des pistes cyclables de qualité. En attendant cet aménagement salutaire, la situation actuelle est alarmante et nous appelons Département et Ville à améliorer les aménagements transitoires et leur respect par les automobilistes.
Constat #1 : la solution définitive n’arrivera qu’en 2027 ou 2028
Le projet annoncé par le Département des Hauts-de-Seine est certes une excellente nouvelle. Cependant, les délais annoncés par le Département pour la réalisation des travaux sont de 2027 voire 2028. Cela signifie que les 1000 cyclistes qui prennent cet axe chaque jour devront attendre plusieurs années avant d’emprunter ce futur aménagement sécurisé. Nous ne pouvons nous satisfaire de laisser perdurer ces situations dangereuses pendant encore 3 ou 4 ans et de risquer des accidents graves ou mortels sans rien faire. Nous demandons donc de nouvelles améliorations sur la version temporaire afin de résoudre les problèmes identifiés et même pourquoi pas de tester des aménagements plus proches de la configuration définitive en réel comme cela s’est fait sur Paris.
Constat #2 : les difficultés perdurent sur la route de la Reine
La création de la coronapiste en mai 2020 a été une grande avancée pour améliorer la cyclabilité du cours de la Reine. Elle a permis d’améliorer le quotidien des cyclistes qui utilisaient déjà cet axe et surtout, a amené de nouveaux cyclistes à l’emprunter. Toujours plus nombreux, ils sont toutefois confrontés aux limites de cet aménagement, qu’il s’agisse de l’aménagement de la bande cyclable sur le rond point Rhin et Danube avec les taxis garés sur la piste, du manque de protection de la piste dans les zones sans stationnement, de la configuration des arrêts de bus où les vélos doivent croiser le flux des bus, les carrefours où les véhicules roulent sur la piste pour tourner à droite. Ces limites avaient été signalées et des propositions faites au Département lors d’une visite de terrain en septembre 2022. Mais deux ans après, la situation n’a pas changé.
Constat #3 : la sécurité a diminué avec la suppression des plots de protections
A la mise en place de la coronapiste en 2020, des plots jaunes y protégeaient les cyclistes. Ces derniers empêchaient alors les véhicules de rouler sur la piste cyclable. Ils ont été progressivement détériorés par les camions poubelles qui roulaient systématiquement dessus. Les protections basses sont inefficaces pour prévenir la circulation des véhicules de la SEPUR sur la piste. Les cyclistes n’ont désormais quasiment plus de protection physique sur cette bande. Si l’on comprend la nécessité de trouver une solution ne nécessitant pas de travaux tous les 6 mois, la conséquence directe de la suppression des plots a été l’augmentation du nombre de véhicules sur la piste. Aujourd’hui, les conducteurs n’hésitent plus à prendre la piste cyclable pour doubler les autres véhicules, ce qui était impossible avec les plots.
Dans ce contexte, nous demandons des actions concrètes pour réduire les risques d’accident en attendant la mise en place de la piste définitive :
Demande #1 : ajouter des places de livraison (ville de Boulogne)
Tous les cyclistes de la route de la Reine vous le diront, la majeure partie des véhicules en double file sont des camions de livraison dont les chauffeurs n’ont pas de solution faute de place. Nous demandons la création de places de livraison depuis 4 ans. Nous avons même participé à la rédaction d’un rapport du CESEL pour la mairie de Boulogne et le constat est sans appel. Pour 190 commerces en activité route de la Reine, il n’y a que 14 places de livraison. Même des commerces qui se font livrer 5 fois par jour en camions comme les supérettes ne bénéficient pas d’une place de livraison alors que certains en ont fait la demande à la mairie. Nous aimerions éviter un nouvel accident grave ou mortel à Boulogne, alors que le problème est bien identifié.
La liste des commerces ne disposant pas de place de livraison est disponible ici : lien
Demande #2 : augmenter la vidéo-verbalisation (Ville de Boulogne)
La mairie dresse en moyenne 10 verbalisations par jour sur l’ensemble de la ville. C’est bien insuffisant compte tenu du nombre de véhicules en double file chaque jour, qui doit dépasser la centaine rien que sur la route de la Reine. Cet axe majeur de la ville pour les cycliste nécessite une vidéo-verbalisation systématique et efficace pour lutter contre les conducteurs qui se mettent en double file sur la piste pour aller faire leurs courses. Il faut une verbalisation dissuasive afin d’éviter que les conducteurs ne se garent là systématiquement pour faire leurs courses. Il est important de faire comprendre aux conducteurs que stationner quelques minutes sur une piste cyclable peut être mortel pour l’usager vulnérable qui doit quitter la piste pour contourner le véhicule à l’arrêt.
Demande #3 : améliorer l’aménagement temporaire de la route de la Reine (Département)
Nous demandons la protection des zones sans stationnement. C’est par exemple le cas devant le Carrefour City, où quelques plots supplémentaires suffiraient à empêcher le stationnement illicite.
Nous demandons une inversion de la piste et du stationnement là où c’est possible afin que les véhicules en stationnement servent de protection pour les cyclistes. Paris sait le faire, sur les aménagements temporaires comme définitifs : l’avenue Ferdinand Buisson est un bon exemple d’aménagement léger et efficace.
Enfin, nous demandons la modification de la station de taxi et l’inversion avec la piste sur le même modèle que l’aménagement temporaire de la porte de Saint Cloud à Paris qui fonctionnait bien avec juste de la peinture et quelques plots.